Lire, écrire, compter, coder

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Lire, écrire, compter, coder

 

«L’important pour moi, c’est que mes enfants ne soient pas des utilisateurs passifs de l’informatique.» Jean-Luc Freymond a trois garçons de 13, 10 et 6 ans. «Je leur ai dit qu’ils pourraient avoir chacun leur ordinateur personnel le jour où ils seraient capables de programmer un petit jeu simple.» Les deux grands ont commencé dès qu’ils ont eu 7 ans, sur la plateforme Scratch, un langage de programmation simplifié, développé par le MIT pour initier les petits au code informatique. Il permet de créer des petites histoires animées ou des jeux simples.

Pour ses enfants, Jean-Luc Freymond a fixé lui-même les objectifs du logiciel à produire: copier un petit jeu, Turtle Bridge sur Nintendo, où il faut traverser une rivière en sautant sur des tortues. «Ils ont vite compris le principe de Scratch, mais, dès les premières difficultés, ils se sont découragés. L’aîné a abandonné pendant près d’un an, puis l’idée d’avoir son propre ordinateur a pris le dessus, et il a terminé son jeu en une dizaine de jours. Il avait 8 ans. Le deuxième a mis plus de temps, dans l’ensemble, à démarrer et à aboutir à quelque chose, mais il a fini par y arriver, en plus d’un an et demi. Aujourd’hui, le plus petit me réclame de pouvoir s’y mettre lui aussi. Mais j’estime qu’à 6 ans, il est encore trop tôt.»

Et à part un ordinateur, qu’ont gagné ses enfants à persévérer sur Scratch? «D’abord, ils ont vu qu’une machine ne fait que répondre à des commandes. Si on oublie de spécifier ce qui doit se passer, il ne se passe rien. Ils ont appris à débuguer un programme. Aujourd’hui, quand ils testent un nouveau jeu vidéo, ils sont capables de s’émerveiller devant tout le travail qu’il a fallu pour le réaliser. Surtout, ils sont très décomplexés face aux nouveaux logiciels. Ils ont gagné en assurance et ne regardent plus leur ordinateur comme si son fonctionnement dépendait d’une espèce de magie.»

Jean-Luc Freymond en est persuadé, ses enfants appartiennent à une génération qui devrait savoir coder, «comme nous avons appris à lire et à compter». Non pas pour s’assurer un avenir professionnel dans une branche industrielle en pleine croissance, mais simplement pour être un utilisateur averti, un citoyen bien instruit dans un monde plein de machines.

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